Les Cameron Highlands, étape anglaise
Aorès avoir traversé plusieurs petits villages sur pilotis, très typiques, nous abordons la route qui mène aux Cameron Highlands.
Leçon de géographie (ça c'est pour mon petit Raphaël) :
La Malaisie se situe à 22 km au nord de l'Equateur. Le climat est donc chaud et humide toute l'année avec des pluies régulières, parfois violentes. Les orages sont particulièrement forts et la température de la mer se maintient en permanence aux alentours de 26°. Les Cameron Highlands sont une ancienne colonie d'altitude, située à 1 600 m, qui permet de trouver une bouffée d'air frais dans ce pays où la chaleur tropicale règne en maître. Les Anglais l'ont très bien compris et y ont établi leurs résidences secondaires. Ces mêmes Anglais ont rapidement vu là, l'occasion de planter du thé : toutes les conditions étaient réunies. Ils ont même implanté un superbe golf (ça c'est pour mes 3 pious pious).
Nous voilà donc ravis de quitter momentanément la chaleur humide pesante pour un endroit qui nous correspondait mieux mais ce que nous ne savions pas c'est que, depuis Tapah, dans la vallée, les 50 km qui conduisent au sommet, sont un véritable piège : une fois engagés dans cette voie, une seule possibilité, aller de l'avant. La route est particulièrement sinueuse et étroite, on ne peut ni reculer si se garer. Acceptable d'accord mais nous ne savions pas que sur notre tête se préparait un orage grandiose !
Nous avions bien noté, dans la vallée, l'arrivée d'un gigantesque nuage noir mais nous pensions qu'une fois vidé de son contenu, tout irait pour le mieux.... Nous voilà donc engagés sur une route étroite, avec des virages en épingle où le paysage est superbe : végétation exubérante, cascades qui jaillisssent de partout, immenses troncs qui partent à des hauteurs vertigineuses pour rechercher la lumière mais très vite, des trombes d'eau s'abattent sur nous. Les essuie-glaces ne servaient à rien, on ne voyait pas à plus de 2 mètres devant nous. Les bambous ployaient sous le poids de l'eau et formaient une voûte verte pas très rassurante ; la terre rouge entraînée par les énormes quantités d'eau formait des ruisseaux couleur café au lait et par endroits, la chaussée a commencé à s'effondrer sous le poids de l'eau ;
Les photos ont été prises depuis la voiture, donc pas très nettes mais je n'avais pas d'autres options.
Après cette rude épreuve, nous n'étions pas mécontents de retrouver notre hôtel. En le voyant sur la photo, diriez-vous que nous sommes si près de l'Equateur ???
Pour ma part, j'aurais dit Angleterre, Ecosse ou Normandie !! Mais nous sommes en Malaisie.
Et la pluie continue à tomber, inlassablement. Le propriétaire de l'hôtel nous a précisé qu'il fallait se promener ou sortir le matin de préférence car tous les après-midis, la pluie est au rendez-vous. La fraîcheur s'est installée et alors qu'il fait aux alentours de 30° dans la vallée, dans les Cameron Highlands nous sommes ravis de nous réfugier auprès d'un feu de cheminée allumé dans le salon de l'hôtel.
En effectuant un zoom sur ces photos, vous aurez peut-être une idée du déluge que nous avons affronté.
La pluie a cessé aussi soudainement qu'elle avait commencé mais le lac situé face à l'hôtel charriait toute la terre arrachée aux pentes et sa couleur n'était pas très sympathique.
Nous avons donc repris notre voiture, bien boueuse la pauvre, pour jeter un petit coup d'oeil aux plantations de thé avant que la nuit ne tombe définitivement. Et là, miracle, un régal pour les yeux !! Voilà ce que nous avons découvert au soleil couchant.....
Au pied de la fabrique, le village des ouvriers indiens autour de son temple coloré.
Imaginez ce qu'a pu représenter le travail de défrichage ! Vous avez sur cette photo à l'arrière-plan la zone non défrichée et à l'avant la zone domestiquée.
La flore est évidemment très riche, les daturas notamment, plantes que l'on acclimate difficilement en France, poussent à profusion, tout comme la verveine sauvage et les bégonias.
Nous sommes allés nous promener sur les collines de thé où certains pieds ont été plantés sur des pentes très raides. Ce sont essentiellement les Indiens qui cueillent les jeunes feuilles, celles du sommet. Ils les placent dans des corbeilles fixées sur leur dos qu'ils vont ensuite vider à la fabrique installée au coeur de la plantation.
Les racines des théiers sont vigoureuses et bien agrippées au sol, elles empêchent la terre de glisser.
Le lendemain matin, nous sommes partis en randonnée dans la jungle. De nombreuses promenades s'offrent à nous dans ces merveilleux paysages ; il faut juste veiller à ne pas se perdre et à avoir des points de repère précis car le fléchage n'est pas bien maîtrisé.
Un réseau dense de racines recouvre le sol et il faut trouver l'alvéole dans laquelle pouvoir placer son pied pour ne pas glisser sur ce terrain gorgé d'humidité et boueux.
Parvenus au sommet, voici le paysage qui s'offrait à nous. Et ci-après, un petit échantillon des fleurs croisées sur le chemin et qui s'épanouissent sous ce climat chaud et humide.
Nous avons quitté les Cameron Highlands par une matinée ensoleillée mais sur la route les bulldozers étaient à l'oeuvre pour réparer les dégâts occasionnés par les pluies violentes de la veille.
Ces cabanes sur pilotis appartiennent aux Orang-asli (les hommes naturels), aborigènes établis dans des villages des Cameron Highlands difficilement accessibles aux touristes. Ce sont des primitifs malais. Ils vivent de chasse et d'une agriculture de subsistance. Ils utilisent largement le bambou pour les ustensiles de la vie quotidienne, la construction des maisons et l'artisanat qu'ils viennent vendre en bordure de route.
Demain, nous retrouvons le XXIe siècle avec la capitale Kuala Lumpur et sa modernité affichée.