Le sentier des carriers
Les dimanches se suivent et ne se ressemblent guère. La semaine passée, nous randonnions sous la neige, aujourd'hui c'est sous un ciel bleu et sans nuages que nous nous dirigeons vers le secteur des Tombeaux Ming. Nous les dépassons d'une douzaine de kilomètres, direction nord, le but étant de s'en rapprocher en escaladant une première, puis une deuxième montagne pour finir en longeant deux tombeaux Ming non ouverts aux visiteurs. Au total, 14 kilomètres. Dans la première vallée, nous passerons à proximité d'une carrière encore en activité puis emprunterons le sentier utilisé autrefois par les carriers pour pouvoir atteindre la vallée où reposent les empereurs de la dynastie Ming.
Nous entamons une longue montée vers le premier sommet. En cours de route, nous traversons des vergers. Partout les premiers signes annonciateurs d'une nature qui s'éveille.
Plus nous nous rapprochons du sommet, plus la montée est abrupte.
Il nous faut ensuite redescendre par un chemin où les branchages sont à tel point mêlés que cet endroit a été baptisé la "jungle". Du fait de l'absence de feuillage, nous avons pu le traverser plus aisément. Mais l'on peut facilement imaginer ce passage à la belle saison...
Après deux heures de marche, nous atteignons enfin la vallée où une gigantesque carrière est encore en activité.
Nous longeons le sentier des carriers ; sur le bas-côté, un puits. Pendant la période des pluies, en été, cet endroit doit probablement recevoir suffisamment d'eau pour permettre quelques cultures. La preuve en est que des terrasses ont été aménagées, prêtes à être travaillées en attendant la manne céleste.
Voici enfin la descente vers la vallée des Tombeaux Ming. Beaucoup d'épineux en cette saison qui accrochent vêtements et sacs. Il faut se frayer un passage dans cet environnement hostile.
Quelques conifères ont été plantés pour adoucir le caractère rude de ces paysages rocailleux.
Ces photos sont réservées à ma petite Louise qui cueille toujours, au cours de ses promenades, des pommes de pin pour sa maman. J'en ai d'ailleurs pris quelques unes au passage que je vais lui rapporter en France.
Nous voici de retour dans la vallée. A droite, une photo de ces roches éparpillées un peu partout sur la montagne.
Nous atteignons le tumulus de l'un des empereurs Ming, tombeau non ouvert au public. Mais le spectacle de ces sacs plastique accrochés aux arbustes, dans un site aussi beau, est désolant. Il faudra encore quelques années pour que les Chinois prennent conscience de ces nuisances.
Nous poursuivons notre marche avant d'atteindre un petit pont et contournons un autre tombeau Ming, lui aussi non ouvert au public.
Les arbres commencent à pousser au travers des murs du tumulus sous l'oeil indifférent d'une magnifique gargouille en marbre.
Le mur d'enceinte du tombeau lui-même a été raviné par le temps et de longues coulées noires le défigurent.
Nous voici parvenus devant la façade principale du tombeau que nous venons de longer. Une famille s'est visiblement installée dans ces lieux chargés d'histoire mais heureusement la municipalité de Pékin envisage la restauration des 13 tombeaux impériaux Ming.
Au fond de la vallée, nous apercevons un autre tombeau.
Les emplacements réservés aux empereurs répondent à des règles très strictes. Les sites doivent être conformes aux exigences du fengshui. Les collines qui entourent les tombeaux protègent les défunts des mauvais esprits portés par le vent du Nord. C'est la raison pour laquelle, dans le secteur de Pékin, qu'il s'agisse des Ming, des Qing de l'Est ou de l'Ouest, les lieux sont toujours particulièrement agréables et sereins.