La Grande Muraille

Je vais aujourd'hui vous montrer des photos de la Grande Muraille, celle que j'aime parce que non restaurée. Elle se situe à 2 heures et demie de route de Pékin, dans un site grandiose et sauvage de montagnes où toutes les crêtes sont couronnées de murs crénelés. Elle date de la période Ming c'est-à-dire 15e siècle et elle est très peu fréquentée car très éloignée de tout site urbain. La muraille construite sous la dynastie Ming est facilement reconnaissable car de couleur jaune ; à partir du 18e siècle, on a utilisé la pierre grise. Je suis allée, avec un groupe d'amies, assister au coucher de soleil dans ce secteur appelé Jingshanling où la muraille est très haute et caracole à perte de vue.

A ceux qui me demandent : "Mais tu n'en as pas assez d'aller sur la Grande Muraille ?", je réponds "Je crois que je ne m'en lasserai jamais car quels que soient le moment, l'emplacement ou la saison, la lumière est changeante à tel point que l'on reconnaît avec peine un endroit où l'on est déjà venu". De plus, il n'y a pas un bruit, l'air est pur et la vue se perd à l'horizon.

Les marches sont toutes inégales et l'on m'a expliqué que c'était voulu : en cas d'invasion, il était difficile de se déplacer rapidement et cela ralentissait l'avancée ennemie. Sur la photo de gauche, vous apercevez peut-être, une partie curieusement édifiée : elle était réservée aux archers. Ces pans de murs verticaux les protégeaient et jouaient en quelque sorte le rôle d'un bouclier. Cette construction particulière n'est visible qu'à cet endroit.

Nous avons croisé, sur cette portion de muraille, trois étudiants qui avaient passé la nuit dans l'une des tours de garde. Il est possible d'y dormir mais il faut apporter son sac de couchage et surtout nettoyer un peu l'emplacement au préalable (beaucoup de pierres, de poussière) et penser à un vêtement chaud car la nuit les températures ne sont pas très élevées. Nous avons projeté d'aller y passer une nuit de juin. Sur la photo de droite, vous apercevez au loin, le point le plus haut de Jingshanling (en arrière plan) où il est interdit de se rendre car le chemin est tellement étroit que l'on ne peut y cheminer à deux personnes et il n'y a plus du tout de rebord pour se cramponner. Les à-pics sont vertigineux.

J'ai escaladé, plusieurs fois, cette partie où il n'y a plus du tout de marches et l'on est parfois obligé de grimper à "4 pattes" pour avoir un minimum de prise. Mais quelle satisfaction lorsque l'on a atteint le sommet !

  Il y a, comme un peu partout ailleurs en ce moment, une grande sécheresse et les flancs des montagnes sont recouverts d'arbustes épineux qui verdissent dès qu'il y a un peu de pluie. Le paysage n'est alors plus du tout le même. Je vous montrerai, la prochaine fois, des photos de la Grande Muraille, dans le Hebei, au nord de Pékin, où elle n'a pas été du tout restaurée et où il devient de plus en plus difficile de marcher car trop dangereux. A de multiples endroits, ce ne sont plus que des éboulis.

 Vous avez ici la couleur du ciel de Chine lorqu'il n'y a pas de pollution ! Un bleu très lumineux et sans nuages. Rien d'étonnant à ce qu'il ait été célébré par de grands  poètes et écrivains chinois.