Un long chemin pour prendre le train

Bonjour  Raphaël, Fabien, Dimitri et Louise

Je vais vous parler aujourd'hui d'un long trajet emprunté par les habitants d'un petit village "Tang Er Yu Cun", situé tout au fond d'une vallée enserrée entre des montagnes et qui devaient marcher 6 heures à travers sentiers et chemins broussailleux, à flanc de colline, pour aller prendre le train. La gare était située dans un autre village appelé Xi Yu Cun. Ils devaient franchir deux  montagnes pour parvenir au but. Hier, avec papy, nous avons refait ce chemin mais heureusement nous n'avions pas de bagages !

Nous sommes donc partis du petit bourg (à gauche) et nous avons longé la vallée en direction de la montagne pour l'escalader et redescendre sur l'autre versant. Nous avons beaucoup marché à travers les champs dans lesquels les paysans s'affairent beaucoup à cette période de l'année. Beaucoup d'oignons (les Chinois en mangent énormément) avec cette curieuse fleur arrondie au sommet des tiges ; les bords des chemins sont particulièrement pimpants avec ces fleurs sauvages de couleur mauve qui poussent ici en quantité. Les personnes âgées, quant à elles, se mettent à l'ombre et tressent des paniers comme le monsieur ci-dessous.

Les paysages étaient magnifiques, la lumière parfaite, les villageois nous saluaient au passage ravis de voir passer des étrangers car ils ne doivent pas souvent avoir de la visite dans ces endroits reculés.

Après avoir dépassé ce charmant village, nous avons traversé une colline entièrement redessinée par la main de l'homme avec des terrasses cultivées ; tous les murs de séparation sont constitués de simples pierres empilées rapportées de la montagne. Nous avons traversé un 2e village. Vous apercevez Papy en 4e position !

Ce qui frappe le plus, c'est que tout ici est manuel. Les paysans ont très peu d'outils : une pelle, une fourche, une échelle et.... un âne. Nous n'avons vu ni motoculteur ni arrosage automatique et pourtant regardez comme ces champs en terrasses sont beaux. Nous avons atteint un 3e village où j'ai pu prendre en photo une fourche typique. Elles sont toutes réalisées de la même façon avec des tiges de bambous. Comme les arbres fruitiers viennent d'être taillés, partout des fagots sèchent pour alimenter les fourneaux des ménagères. Une vieille dame nous a

invités à visiter sa maison et j'ai pu photographier la cuisine. Le fourneau est alimenté par le dessous avec un simple feu de bois. Quant à l'évier, il est constitué d'une simple bassine posée sur un support métallique et l'eau est conservée dans les thermos.

 

Vous pouvez vous amuser à chercher les différences avec la cuisine de votre maman. Quels sont les appareils ou objet manquants ?

Après avoir pris un peu de repos, nous avons entrepris l'ascension du flanc de la montagne par un petit chemin très sinueux, dissimulé sous les spirées qui fleurissent ici à profusion mais aussi les arbustes épineux. Nous sommes arrivés au sommet avec bras et jambes tout égratignés mais récompensés de notre peine par la vue sublime sur la vallée vers laquelle il fallait maintenant nous diriger. La descente était très raide et glissante car les cailloux roulaient sous nos pieds et nous déséquilibraient. Il fallait en même temps écarter les branchages pour se frayer un chemin.

Arrivés dans la vallée, nous avons traversé des vergers de pêchers où, là aussi, l'activité était intense : arrosage, désherbage, taille, binage.... Par ci, par là, des tombes car dans ces contrées reculées, même de nos jours, les morts sont enterrés dans leurs champs. Les tombes sont de simples tumulus de pierre surmontées de fleurs séchées ou de petits drapeaux de couleurs. Et l'on s'affaire tout autour comme si de rien n'était....

Le but de notre marche était proche et lorsque nous nous sommes retournés pour regarder le chemin parcouru, toute fatigue avait disparu. Nous avons terminé la journée en bordure d'un réservoir d'eau où les pêcheurs étaient venus nombreux.  Mais il vaut mieux ne pas avoir à prendre le train tous les jours !