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Le Blog de Mana
31 mai 2011

Visite d'une manufacture de tuiles vernissées

Vous vous souvenez peut-être de ce village "Liuliqu" dont je vous ai déjà un peu parlé. J'y suis retournée pour visiter, jeudi dernier, les ateliers d'une manufacture de tuiles à l'ancienne, encore en activité ; probablement l'une des dernières. Elle existe depuis plus de 700 ans. Les bâtiments sont vétustes et en parcourant les ateliers, on a le sentiment que le temps s'est arrêté il y a bien longtemps. Par endroits, le plafond s'effondre et laisse entrer le froid ou la chaleur intense selon les saisons.

 

Pour fabriquer ces tuiles et les petits personnages ou animaux posés aux angles des toits, les ouvriers vont d'abord dans la montagne toute proche creuser et rapporter une terre d'une texture un peu particulière  de couleur noire. Ils la transforment en une sorte de pâte toujours noire et moulent avec des ustensiles antiques les différentes formes à donner aux tuiles. En fait, c'est comme s'ils faisaient de la pâte à modeler. Tout se fait à la main, très peu, pour ne pas dire pas du tout, de machines. A la mi-journée, les ouvriers sont tout aussi noirs que les tuiles qu'ils façonnent.

P1060426P1060427Les ateliers ne sont pas très bien éclairés, la poussière est partout : sur le sol, dans l'air. Il y fait très chaud car seule une petite fenêtre permet d'aérer. Ce n'est bien sûr pas climatisé. Les ouvriers n'ont aucune protection : ni lunettes, ni gants, ni masque. Ils vivent dans  la poussière.

 

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Les tuiles vont ensuite être recouvertes d'une lazure spéciale qui va donner la couleur définitive : les tuiles grises deviendront bleues, les blanches deviennent jaunes ... puis elles sont rangées par série de 1 000 dans un four. Il y a toute une rangée de fours (une dizaine) alimentés chacun par un impressionnant feu de charbon. La cuisson dure 45 jours à + de 1 000°, sans discontinuer. Le travail le plus difficile, à ce moment-là, est d'entretenir le feu au-dessous du four. Le charbon est apporté sur de petites charrettes en fer (vous en devinez une sur la photo ci-après) 100 kg par 100 kg. C'est très, très lourd et il faut ensuite pelleter pour combler le foyer. La chaleur est insoutenable. La rangée de fours est située à l'extérieur, il y a juste un petit auvent pour protéger du soleil ou de la pluie.

 

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A la sortie du four, les tuiles sont alors recouvertes d'un vernis et cuisent encore 3 jours. Et voilà ce que l'on obtient !

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Voici la "boutique" où l'on peut acheter des tuiles qui présentent de légers défauts, un peu poussiéreuse non ?

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Ces tuiles sont, à l'heure actuelle, exportées vers une quarantaine de pays dont la France. Avant de quitter ce village et sa manufacture, nous avons fait un petit tour dans la rue principale et sommes tombées sur un mur de protection réalisé, pour partie, avec des tuiles vernissées. Ce type de mur est bâti  juste au-delà du portail d'entrée, un exemple très courant à Pékin. Autrefois, il était sculpté. Ce mur a une double fonction : protéger des regards et barrer l'entrée aux mauvais esprits car les Chinois sont très superstitieux.

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Cette même semaine, j'ai eu l'occasion de visiter une petite échoppe dans laquelle on vend des parapluies en papier huilé, une autre spécialité chinoise. Mais malheureusement, les parapluies sont fabriqués dans le sud de la Chine avec du bambou. Ils sont ensuite acheminés jusqu'à Pékin où ils sont répartis entre plusieurs peintres qui réalisent, à la main, les dessins. Pour terminer, une couche d'huile et voilà le résultat... C'est beau, non ??? Là encore, tout est fait à la main depuis la structure du parapluie jusqu'à la touche finale.

 

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