Dashanzi
Encore appelé "798 Art Zone", Dashanzi est une communauté d'artistes contemporains. 798 était le nom codé d'une usine de fabrication de pièces détachées pour radio mais aussi d'armement, construite par les Allemands de l'Est dans les années 50. L'usine a fermé et les lieux ont été investis par des artistes.
Aubaine inespérée car le complexe industriel est vaste.
Les galeries sont installées dans les anciens entrepôts ou dans de nouveaux bâtiments copiés sur les bâtiments d'origine. Cette galerie a camouflé sa façade derrière des tuyaux d'écoulement repeints en blanc.
Statues et sculptures pour tous les goûts tout au long des trottoirs.
Le succès a été tel que l'on y trouve maintenant non seulement des galeries, ateliers, studios mais aussi des bars, des hôtels-restaurants, des boutiques de meubles, de vêtements, des agences de publicité, des librairies.
Cette pizzeria a judicieusement installé sa terrasse autour des machines-outils de l'époque.
Ce bar utilise les verres vides pour décorer l'entrée de son établissement et c'est plutôt réussi.
D'aucuns regrettent cet engouement car l'on y trouve un peu de tout et n'importe quoi.
Tarzan et King Kong ont été mis en cage pour ne pas effrayer le public.
Une voiture en béton armé est garée à l'angle d'un trottoir : clin d'oeil au bateau de marbre de l'impératrice Cixi ?
D'importantes galeries comme Pace, galerie américaine ou Red Gate, galerie australienne, se sont implantées ici. Tous ont compris que l'argent n'était pas loin. A titre indicatif, un atelier de 200 m2 se loue entre 15 et 20 000 euros par an. L'artiste qui ne peut payer peut toujours trouver un arrangement avec une galerie qui avancera l'argent moyennant un contrat exclusif avec l'artiste.
"Long March Space" est une vaste galerie qui organise non seulement des expositions mais aussi des conférences, des forums, des séminaires sur toute la Chine. Son but : permettre au plus grand nombre de découvrir l'art contemporain international mais apporter également une solide base en histoire de l'art chinois. "Paris-Beijing" propose des portraits de travailleurs migrants anonymes reproduits sur des briquettes de chantier ou des photos des villes englouties par le barrage des 3 gorges. Le galériste est français.
UCCA (photo de droite) est consacrée à l'art contemportain chinois. Fondée par un collectionneur belge, elle couvre 8 000 m2 sur deux étages. L'architecture est signée Jean-Michel Vilmotte, un français, qui a particulièrement étudié la lumière. Elle est diffusée par le centre du toit pour ne pas agresser les objets d'art.
Galleria Continua dont la maison-mère est basée à San Geminiano, en Toscane, a ouvert en mai 2005. Elle a été la première galerie à exposer les plus grands artistes pékinois.
Elle a une très grande hauteur de plafond, ce qui permet des expositions spécifiques. Actuellement, un Camerounais, J. A. Tayou, expose des colonnes composées de vases en porcelaine de Jingdezhen. Semblables à des totems, elles s'élancent à l'assaut du ciel. Un indien du Bihar, Subdoh Gupta, empile des objets de la vie quotidienne et s'applique à mêler culture moderne et ancienne. Pour ces deux créateurs, il fallait bien l'immense espace de la galerie.
On peut encore citer la galerie Faurschou (danoise), le Centre d'art contemporain Iberia (espagnol).....
A Dashanzi, l'art est aussi dans toutes les allées de l'ancien complexe industriel.
Il envahit les murs et les toits.
Albator nous surprend au détour d'une rue
et cette meute de loups est plus vraie que nature.
Oeuvres d'art revisitées.....
mais là, je cherche encore d'où vient cette barque.... Ce ne sont pas les cours d'eau qui abondent à Pékin !
Même les poubelles sont des oeuvres d'art !
On aime ou n'aime pas mais nous avons passé un extraordinaire moment à déambuler dans ce lieu fascinant.