Une réhabilitation réussie
Dans un hutong pékinois, peu facile à trouver, un temple, vieux de 600 ans, vient d'être transformé en hôtel-restaurant de grand luxe et c'est une réussite.
Ce temple, dont le nom chinois est Zhizhusi (temple de la Sagesse), était tombé dans l'oubli, quasiment en ruines, jusqu'à ce qu'un restaurateur à la recherche d'un local, le découvre en 2007. Sous la poussière accumulée pendant des décennies, plusieurs couches historisques ont été mises à jour.
Construit en 1424, sous l'empereur Yongle (1403-1424), l'endroit a tout d'abord abrité les ateliers d'imprimerie impériaux. Les textes sacrés bouddhistes et les décrets impériaux provenaient de cet endroit. Au sommet de sa gloire, il y eut jusqu'à 80 étudiants boursiers et pas moins de 860 artistes qui travaillaient sur le site.
A partir de 1683, l'empereur Kangxi proclame la religion bouddhiste, religion officielle, et ordonne la construction de 3 temples. Zhizhusi sera l'un d'eux et servira même de résidence au bouddha vivant, Gangjia Qututgtu. A la veille de l'établissement de la République de Chine, le 6e bouddha vivant y était encore hébergé.
Des fresques et des bois sculptés, le plafond à caissons du pavillon de prière, ont pu être sauvés d'une lente dégradation.
Après 1949, de nombreux temples furent utilisés à usage public. Zhizhusi n'a pas échappé à la règle et devint une usine de téléviseurs. C'est ici que fut assemblé, sous la marque Kunlun, le premier téléviseur en noir et blanc.
Les slogans révolutionnaires de l'époque ont été conservés.
Aujourd'hui, en 2012, un restaurant a pris place dans les anciens locaux de l'imprimerie. La réception et le bar se trouvent dans le premier pavillon d'accès au temple. La partie hôtellerie se situera dans les anciens ateliers.
L'éclairage a également été étudié. A la tombée de la nuit, cette procession de moines bouddhistes vous accueille et donne au lieu un côté irréel.
Ce très bel endroit a repris vie tout en gardant son authenticité. Les habitants du hutong voient maintenant défiler les voitures des clients de l'établissement. Mais l'exiguité des lieux et l'absence de place pour se garer font que rien, pour l'instant, n'a modifié les habitudes de Shatan Jie.
8 mars, journée de la femme, nous avons déjeuné avec Elizabeth, Albane, Roselyne et Catherine, dans ce fabuleux endroit...